Procès antitrust contre Meta : ce que révèle l’affaire Instagram & WhatsApp

Procès Antitrust contre Meta : Décryptage des enjeux autour d’Instagram et WhatsApp

Meta est actuellement au cœur d’un procès antitrust mené par la Federal Trade Commission (FTC) qui l’accuse d’avoir illégalement monopolisé le marché des réseaux sociaux personnels, notamment à travers l’acquisition d’Instagram et WhatsApp. Ce procès met en lumière des détails méconnus sur l’évolution de ces deux plateformes avant et après leur rachat par Meta.

Instagram avant et après l’acquisition par Meta

Avant de rejoindre Meta, Instagram fonctionnait avec sa propre infrastructure, reposant sur Amazon Web Services (AWS). Selon l’ingénieur Nicholas Shortway, qui a travaillé chez Instagram avant et après le rachat, cette infrastructure initiale ne suffisait plus à gérer la forte croissance : Instagram comptait déjà 200 millions d’utilisateurs actifs mensuels et avait déployé des fonctionnalités majeures comme la messagerie et la vidéo. L’acquisition par Facebook a rapidement permis de pallier ces difficultés en apportant expertise technique et modération de contenu, améliorant grandement la stabilité et la sécurité de l’application.

WhatsApp : un modèle indépendant et des fondateurs réticents aux publicités

WhatsApp, racheté en 2014 pour près de 19 milliards de dollars, était une entreprise déjà très développée avec des fonctionnalités comme la messagerie de groupe, le partage vidéo et la personnalisation des profils. Brian Acton, cofondateur de WhatsApp, a souligné lors du procès que le service avait un modèle économique basé sur un abonnement modeste et n’avait pas l’intention d’introduire de la publicité ni de devenir une plateforme sociale, contrairement à Facebook.

Pourtant, après le départ d’Acton en 2017, Meta a intégré une version professionnelle de WhatsApp, modifiant certains principes fondateurs, notamment en ce qui concerne le chiffrement end-to-end, ce qui a suscité des critiques de la part des fondateurs originels.

Concurrence et réalité du marché numérique

Meta avance que le paysage numérique est très compétitif malgré sa position dominante. En effet, Instagram doit rivaliser avec TikTok, YouTube, Snapchat, et même des apps moins connues comme MeWe. Des études présentées au procès montrent que des interdictions de TikTok dans certains pays ont profité à Meta, renforçant la thèse de la concurrence vigoureuse.

Un expert engagé par Meta rappelle que certains arguments de la FTC ignorent la réalité du marché, notamment le fait que des applications comme Google Chrome détournent aussi du temps d’utilisation depuis Facebook, ce qui complexifie la définition du marché pertinent.

Un procès crucial pour l’avenir numérique

Ce procès est révélateur des défis de régulation que posent les géants du numérique. Meta conteste fermement les accusations, affirmant que la FTC n’a pas réussi à apporter la preuve d’un monopole illégal. Le géant valorise l’existence de multiples alternatives pour les utilisateurs et souligne les investissements massifs réalisés pour innover, notamment avec des fonctionnalités comme les Reels sur Instagram, fondamentales pour sa stratégie face à la montée en puissance de TikTok.

Au final, cette affaire interroge sur la définition même de la concurrence sur Internet, sur la protection des entreprises innovantes et sur les limites à ne pas dépasser pour garantir un marché numérique sain et dynamique.

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