Levez le voile sur l’innovation et la régulation en Afrique : levées de fonds, données biométriques et inflation

Écosystème tech africain : levées de fonds records et innovation sous haute surveillance

Levées de fonds : un regain de confiance

En avril 2025, l’Afrique a connu un regain notable dans l’investissement en start-ups, avec 39 entreprises réunissant 343 millions de dollars. Cette performance témoigne d’une forte reprise après un creux en mars, marquant le deuxième meilleur avril pour le financement tech sur le continent. Les secteurs de la santé, des fintechs et des infrastructures de paiement sont particulièrement dynamiques, avec des levées importantes comme les 100 millions de dollars du Sud-Africain hearX ou les 59 millions de dollars levés par l’Égyptien Bokra via un sukuk, un financement conforme à la charia.

Par ailleurs, on note aussi quatre cessions majeures, illustrant une maturation significative avec des acquisitions stratégiques à l’échelle panafricaine, renforçant la confiance des investisseurs dans la robustesse du marché.

Protection des données biométriques : Kenya contre WorldCoin

Le tribunal kenyan a récemment ordonné à WorldCoin, une startup crypto controversée, de supprimer les données biométriques collectées auprès des citoyens kenyans. Cette décision fait suite à l’invalidation des pratiques de collecte, jugées abusives et non conformes à la législation locale sur la protection des données. WorldCoin, qui promettait une rémunération en tokens contre un scan de la rétine, a rencontré une forte adhésion initiale avant que les autorités ne suspendent ses opérations pour non-conformité.

Cette sanction souligne les défis et exigences grandissants liés à la gestion éthique et légale des données personnelles en Afrique, dans un contexte où la régulation des cryptomonnaies et des technologies biométriques est en pleine évolution.

Respect de la vie privée et sécurité : le cas inDrive en Afrique du Sud

InDrive, l’application de covoiturage, a lancé en Afrique du Sud un portail permettant aux forces de l’ordre d’obtenir des données utilisateurs. Si cette initiative vise à renforcer la sécurité publique, elle soulève des questions importantes sur la protection de la vie privée et la conformité au Protection of Personal Information Act (POPIA).

Alors que les débats se poursuivent sur la bonne adéquation entre sécurité et respect des droits individuels, d’autres pays africains scrutent ces évolutions avec attention. L’exemple nigérian où le gouvernement a exigé un accès temps réel aux données d’Uber illustre les tensions entre efficacité administrative et protection des citoyens.

Inflation et économie : la percée du cedi ghanéen

Ghana a réussi à freiner l’inflation, ramenée à 21,2 % en avril 2025, grâce à la force retrouvée de la monnaie locale, le cedi, qui s’est apprécié de près de 16 % face au dollar. Cette dynamique a réduit le coût des importations, notamment des produits essentiels, offrant un répit aux ménages dans un climat économique régional souvent marqué par l’instabilité monétaire.

Cette amélioration est le fruit d’une politique monétaire stricte, avec une remontée des taux d’intérêt et un resserrement budgétaire, ainsi que des mesures pour soutenir la production locale. Malgré tout, l’inflation reste élevée et des incertitudes persistent liées aux tarifs énergétiques et aux prix mondiaux du pétrole.

Cette synthèse met en lumière un écosystème africain en pleine mutation, où innovation, levées de fonds et enjeux réglementaires s’entrelacent pour dessiner les contours du futur numérique du continent.

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