Une équipe internationale dirigée par l’Université de Newcastle a mis au point un système révolutionnaire alliant collecte et stockage d’énergie lumineuse, destiné à alimenter de façon autonome des dispositifs d’intelligence artificielle (IA) intégrés à l’Internet des Objets (IoT). Cette innovation, publiée dans la revue Energy & Environmental Science, propose une solution sans batterie ni maintenance, parfaite pour la nouvelle génération de capteurs intelligents et autres appareils connectés.
**Une technologie innovante au cœur de la révolution IoT**
Ce système repose sur un photocapaciteur à trois terminaux, un dispositif qui combine une cellule photovoltaïque hybride à haute efficacité, un supercondensateur conçu au niveau moléculaire, ainsi que des membranes biodégradables à base de chitine extraite de champignons. Compact et ingénieux, ce photocapaciteur atteint une tension de photocharge record de 0,9 volt avec une efficacité globale de 18 % sous une lumière d’intérieur classique. Cela permet une alimentation continue et autonome des réseaux IoT ainsi que des applications d’IA à la périphérie du réseau, sans recours aux piles.
Lors des tests, cette technologie a permis d’exécuter des tâches de reconnaissance d’image avec une précision de 93 %, consommant seulement 0,8 millijoule par inference, soit une performance 3,5 fois supérieure à celle des modules standards en silicium.
**Vers un avenir durable pour des milliards d’appareils**
Avec la projection de plus de 30 milliards d’appareils IoT en 2030, la question de leur alimentation énergétique devient cruciale. L’utilisation de batteries toxiques ou la dépendance au réseau électrique sont aujourd’hui des obstacles majeurs. Cette innovation répond précisément à ce défi en offrant une solution performante et écologique pour les environnements intérieurs.
Le système développé ouvre la voie à des infrastructures énergétiquement autonomes, nécessitant zéro maintenance, et adaptées aux logements, hôpitaux, usines et villes intelligentes. Cette avancée s’inscrit dans les objectifs de développement durable des Nations Unies, notamment celui visant un accès à une énergie propre et abordable. Elle pourrait réduire de manière significative l’impact environnemental des milliards de piles jetables.
**Une base solide pour le développement de sociétés intelligentes et durables**
Au-delà de son aspect technique, cette innovation impacte fortement plusieurs secteurs clés tels que les villes intelligentes, la santé, l’automatisation industrielle ou la surveillance environnementale. En permettant de déployer des réseaux de capteurs et d’appareils intelligents sans maintenance et à faible impact écologique, cette technologie change la donne.
En réunissant ingénierie moléculaire, matériaux biodégradables, simulations avancées et intégration d’IA réelle, les chercheurs démontrent qu’il est possible de dépasser les frontières classiques de la science grâce à la collaboration internationale multidisciplinaire.
Pour la professeure Marina Freitag, porteuse du projet, la réussite de cette collaboration est une preuve que les défis technologiques actuels et futurs ne peuvent être relevés que collectivement, réunissant experts de divers horizons au service d’innovations bénéfiques pour la société entière.
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