**Pourquoi il est improbable que votre prochain iPhone soit fabriqué aux États-Unis**
L’idée de voir un jour un iPhone « Made in America » gravé au dos peut sembler séduisante, notamment à la suite des annonces de l’administration Trump évoquant une relocalisation possible de la production d’Apple des usines chinoises et indiennes vers les États-Unis. Pourtant, cette perspective est loin d’être réaliste. Voici pourquoi.
**Une chaîne d’approvisionnement ultra complexe**
L’iPhone est un produit d’une extrême complexité, constitué d’environ 2 700 composants fournis par 187 fournisseurs répartis dans 28 pays différents. La majorité de ces composants vient de Chine et du Japon, principalement parce que la proximité avec les usines d’assemblage facilite la logistique, réduit les délais et les coûts.
Prenons l’exemple du châssis en aluminium des iPhones, qui est usiné par des machines CNC de haute précision. Ces équipements, ainsi que la maîtrise technique pour les exploiter à grande échelle, sont très majoritairement localisés en Chine, ce qui rend difficile leur transfert rapide ailleurs.
De plus, des éléments essentiels comme les terres rares (yttrium, néodyme, dysprosium, etc.) indispensables aux aimants, écrans et batteries, proviennent pour la plupart de Chine. Entre les taxes douanières, les restrictions à l’exportation chinoises et la logistique internationale, la substituer par des fournisseurs américains ou d’autres régions s’apparente à un casse-tête majeur.
**L’assemblage, un travail intensif et très localisé**
L’assemblage de l’iPhone est très exigeant en main-d’œuvre, notamment à cause des nombreux petits composants qu’il faut visser et ajuster délicatement. Cette opération est effectuée en Chine et en Inde où le coût de la main-d’œuvre est faible : environ 214 dollars par mois en Chine contre près de 3 500 dollars aux États-Unis pour un ouvrier d’usine.
Les usines d’assemblage, telles que celles de Foxconn, emploient des centaines de milliers de personnes et fonctionnent à une échelle immense, mobilisant un grand nombre de travailleurs temporaires durant les pics de production liés au lancement d’un nouveau modèle. Ce système à grande échelle est difficilement reproductible aux États-Unis, tant sur le plan économique que culturel.
**Conséquences économiques et prix à la hausse**
Transférer la production d’iPhones aux États-Unis entrainerait inévitablement une hausse significative des coûts, directement répercutée sur le prix final des appareils. Les consommateurs pourraient difficilement accepter une telle augmentation, et Apple devrait également faire face à ces coûts élevés, ce qui rend cette option peu viable.
**L’avenir de la production iPhone : l’Inde en plein essor**
Plutôt que de rapatrier la production aux États-Unis, Apple augmente progressivement la part de ses iPhones assemblés en Inde. Le pays accueille déjà environ 16 % de la production Apple, chiffre qui devrait atteindre 20 % en 2024.
Cette stratégie s’inscrit dans une logique de diversification des sites de production, tout en conservant des coûts compétitifs et une proximité géographique acceptable avec les principaux marchés.
En conclusion, malgré les discours politiques en faveur d’une production américaine, la réalité industrielle, économique et logistique complexifie grandement cette perspective. Votre prochain iPhone sera donc bien plus probablement marqué d’un « Made in India » que d’un « Made in America ».
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