L’usage massif de l’IA générative au Canada : entre curiosité et défi de compréhension

**Les Canadiens face à l’Intelligence Artificielle Générative : Adoption rapide mais compréhension limitée**

Depuis l’apparition de ChatGPT en 2022, l’Intelligence Artificielle Générative (GenAI) a captivé l’attention du public. Trois ans plus tard, une étude récente menée au Canada révèle que deux tiers des Canadiens ont déjà expérimenté avec ces technologies. Cette adoption fulgurante illustre l’impact profond de la GenAI sur notre quotidien, mais masque une réalité préoccupante : la majorité des utilisateurs ne comprennent pas bien cette technologie ni ses conséquences.

**Une adoption massive, mais une maîtrise encore faible**

Malgré une utilisation répandue, seulement 38 % des Canadiens se sentent à l’aise pour utiliser efficacement les outils GenAI. Pire encore, 36 % seulement connaissent les règles éthiques encadrant ces technologies. Ce déficit de littératie numérique est alarmant dans un contexte où la GenAI influence de plus en plus notre façon de travailler, créer et communiquer.

**Impacts sur l’information, les médias et la politique**

L’étude met en lumière une méfiance importante quant à l’utilisation de la GenAI dans les médias, surtout sur des sujets sensibles tels que la politique, la criminalité ou les affaires internationales. Bien que certains trouvent acceptable l’usage de GenAI dans les contenus de divertissement, une majorité redoute que ces outils soient utilisés pour manipuler les opinions ou interférer dans les processus démocratiques. 67 % des répondants craignent cette manipulation, et 59 % expriment une perte de confiance dans les informations politiques en ligne, suspectant la présence de contenus falsifiés ou manipulés.

Paradoxalement, même si les chatbots pourraient aider les électeurs à comprendre les programmes politiques, plus de la moitié des Canadiens (54 %) ne souhaitent pas y recourir pour s’informer sur ces sujets.

**Vers une innovation responsable avec des règles claires**

Face à ces inquiétudes, les Canadiens demandent un encadrement réglementaire fort. 78 % souhaitent que les entreprises proposant des outils GenAI soient responsables des dommages causés, et près de 80 % soutiennent la régulation aussi bien des technologies actuelles que des futures.

L’étude propose trois recommandations clés :

1. **Leadership politique :** Protéger la vie privée en refusant d’exploiter les données utilisateurs sans consentement explicite, notamment dans la formation des modèles GenAI. Les autorités canadiennes doivent vérifier la conformité des outils aux règles de confidentialité.

2. **Réforme éducative :** Intégrer la littératie autour de l’IA dans le système éducatif, de l’école primaire à l’université. Les élèves doivent apprendre à utiliser ces outils, comprendre leur fonctionnement, et savoir évaluer la fiabilité de leurs résultats.

3. **Transparence d’usage :** Les organisations utilisant la GenAI, surtout dans les médias et le secteur public, doivent indiquer clairement quand elles s’en servent et réaliser des évaluations des risques liées à ces déploiements.

**Un changement rapide qui demande vigilance et participation**

Les chercheurs soulignent que la rapidité de l’évolution technologique doit s’accompagner de mesures pour garantir que la GenAI serve l’intérêt général. Les Canadiens, loin d’être technophobes, souhaitent être acteurs de la discussion et voir des actions inclusives se mettre en place pour encadrer ces transformations.

Alors que l’IA génère des possibilités inédites en matière de productivité et créativité, il est essentiel de faire preuve de prudence afin que cette révolution numérique ne compromette ni la démocratie ni les droits individuels.

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