L’intelligence artificielle dépasse les virologues experts : espoirs et risques en biomédecine

Un récent progrès dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) a montré que certaines IA peuvent désormais surpasser des virologues humains dans des tâches spécialisées en laboratoire. Cette avancée ouvre la voie à des découvertes biomédicales plus rapides tout en soulevant des questions cruciales de sécurité.

**L’étude et son contexte**
Des chercheurs ont évalué plusieurs modèles d’IA à l’aide du Virology Capabilities Test (VCT), un outil de référence conçu pour mesurer les connaissances approfondies en virologie et les protocoles pratiques en laboratoire. Ce test comprend 322 questions multimodales, réparties en catégories allant des notions essentielles aux problèmes complexes, et incluant des images réalistes de situations de laboratoire.

Les modèles testés provenaient d’entreprises de pointe comme OpenAI, Google, Anthropic et DeepSeek. Parallèlement, des virologues confirmés, pour la plupart titulaires ou en voie d’obtenir un doctorat, ont également passé ces tests, parfois avec accès à Internet.

**Des résultats surprenants**
Les virologues humains ont obtenu un taux moyen de bonnes réponses de 22,1 %, quand les IA ont largement surpassé ce score. Par exemple, le modèle o3 d’OpenAI a atteint 43,8 %, dépassant ainsi 94 % des experts humains interrogés. Parmi les autres IA, DeepSeek-R1 marque 38,6 %, Google Gemini 2.5 Pro 37,6 %, et le modèle GPT-4 d’OpenAI 35,4 %.

Cette progression marque une étape notable : alors que précédemment les IA maîtrisaient surtout la théorie, elles acquièrent maintenant une connaissance pratique inquiétante, comme l’a souligné Dan Hendrycks, directeur du Center for AI Safety.

**Les enjeux de sécurité**
Ces capacités impressionnantes ne sont pas sans risques. Si l’IA permet de mieux comprendre et potentiellement contenir les virus, elle pourrait aussi être détournée pour concevoir des armes biologiques. L’utilisation autonome d’IA capables de manipuler des virus en laboratoire pose un réel danger, notamment si elle tombe entre de mauvaises mains.

Face à cela, les chercheurs insistent sur la nécessité de réguler strictement l’accès à ces outils : seuls les spécialistes qualifiés devraient pouvoir exploiter ces technologies avancées, avec des contrôles d’accès renforcés pour éviter les abus.

**La réponse proactive de l’industrie**
Conscients des risques, certains acteurs du secteur, comme xAI, proposent des cadres de gestion du risque incluant des mécanismes pour refuser les requêtes dangereuses, filtrer les demandes liées aux crimes et armes biologiques, et interrompre automatiquement les réponses nuisibles.

Ce type d’approche, combiné à une vigilance accrue, est essentiel pour tirer profit des bénéfices de l’IA en virologie tout en limitant les risques potentiels pour la société.

En résumé, l’IA franchit une nouvelle frontière dans la compréhension pratique des virus, ce qui pourrait révolutionner la biomédecine. Cependant, cette avancée appelle à une gestion responsable et prudente pour éviter des conséquences désastreuses.

👉 Source ici

A lire ensuite