Le marché des paiements transfrontaliers en Afrique : une croissance fulgurante attendue d’ici 2035

Le marché des paiements transfrontaliers en Afrique va atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2035

Le marché africain des paiements transfrontaliers connaît une croissance spectaculaire. Selon un rapport récent de Oui Capital, il devrait s’élever à 1 000 milliards de dollars en 2035, contre 329 milliards en 2025, soit un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 12%. Cette expansion est portée par une demande croissante de solutions de paiement plus rapides et moins coûteuses grâce à la digitalisation des infrastructures financières, qui remplace peu à peu les systèmes bancaires traditionnels.

Les moteurs clés de la croissance

Malgré des pertes annuelles importantes liées aux frais de transfert élevés, aux inefficacités des changes et à la fragmentation réglementaire, le secteur des paiements transfrontaliers gagne en dynamisme en Afrique. Cette évolution est notamment soutenue par le développement des plateformes de mobile money, les solutions basées sur la blockchain et les API fintech, qui transforment la manière dont les particuliers et les entreprises effectuent leurs transactions au-delà des frontières.

Le rapport souligne que l’adoption croissante de canaux de paiement numériques formalisent des transactions autrefois informelles, offrant des alternatives plus rapides et moins chères aux transferts bancaires classiques. Ces progrès sont renforcés par les réformes réglementaires favorisant une concurrence accrue sur ces marchés.

Un enjeu majeur pour l’économie africaine

Les transferts d’argent internationaux représentent un pilier essentiel du système financier africain. En 2023, les entrées de remises ont atteint près de 100 milliards de dollars, à hauteur de 5,2 % du PIB continental. Cependant, jusqu’à 75 % des flux de remises en Afrique subsaharienne restent informels, échappant aux circuits officiels souvent freinés par des frais élevés, en moyenne de 7,4 % à 8,3 %.

Avec plus de 781 millions de comptes de mobile money enregistrés en 2022 et un volume de transactions atteignant 837 milliards de dollars, l’Afrique détient les deux tiers du total mondial. Les principaux acteurs comme M-Pesa, MTN MoMo et Airtel Money facilitent 30 % des remises sous-régionales avec des frais réduits entre 1,5 % et 3 %, bien inférieurs aux tarifs bancaires traditionnels.

La montée en puissance des solutions numériques et blockchain

Les portefeuilles numériques et les néobanques contribuent également à cette transformation en abaissant les coûts à environ 3,5 % en moyenne, contre 8 à 12 % dans les institutions classiques. Par ailleurs, les technologies basées sur la blockchain, proposées par des acteurs comme Afriex, Bitnob ou Stellar, offrent des transferts quasi instantanés avec des frais souvent proches de zéro à 1 %.

Cependant, la majorité des infrastructures traditionnelles demeure encore dépendante des réseaux SWIFT, caractérisés par des coûts élevés et des délais de règlement longs, mal adaptés aux transactions africaines souvent de faible montant mais à haute fréquence. Ces inefficacités pénalisent particulièrement les petits commerçants et les migrants.

Face à ces défis, certaines fintechs comme Chipper Cash ou Afriex proposent des paiements plus rapides et moins coûteux, réglant souvent les transactions en quelques minutes avec des frais entre 0 et 1 %.

Perspectives futures

Le secteur des paiements transfrontaliers africain s’oriente vers une croissance continue, soutenue par la baisse des frais, l’adoption croissante des stablecoins et une meilleure interopérabilité entre les institutions financières. Les acteurs traditionnels doivent désormais s’adapter à cette digitalisation accélérée sous peine de disparaître dans un écosystème financier toujours plus connecté.

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