La capitalisation boursière des banques nigérianes a triplé en six ans : un tournant majeur pour l’économie digitale
Entre 2020 et 2025, la capitalisation boursière totale des banques commerciales nigérianes a connu une croissance spectaculaire, passant de ₦3,2 trillions à ₦10,5 trillions. Cette évolution reflète un contexte de transformation profonde mêlant réformes monétaires, digitalisation accrue et politiques publiques favorables, qui ont redéfini le paysage financier du Nigeria.
Une croissance soutenue grâce à la politique monétaire
La Banque centrale du Nigeria (CBN) a joué un rôle majeur dans cette dynamique, en mettant en place des politiques monétaires rigoureuses. Le taux directeur a atteint 27,5 % en 2025, suite à plusieurs hausses visant à stabiliser la monnaie nationale et à contenir l’inflation. Si ce contexte a rendu l’emprunt plus coûteux pour les entreprises, il a néanmoins permis aux banques d’améliorer leur rentabilité via des marges d’intérêt renforcées.
Le boom des paiements électroniques : un moteur crucial
Parallèlement, le Nigeria a vu un véritable essor des paiements numériques. En 2024, la valeur totale des transactions électroniques a explosé pour atteindre ₦1,07 quadrillion, marquant une hausse exceptionnelle de près de 80 % par rapport à l’année précédente. Cette envolée s’accompagne d’une multiplication des services bancaires digitaux et des partenariats avec des fintechs innovantes comme Flutterwave ou OPay, qui assurent un flux de revenus proéminent pour les banques via les frais de transaction.
Les banques au cœur de l’économie digitale nigériane
Les banques nigérianes sont devenues des acteurs clés dans la transition vers une économie sans numéraire. Leur investissement dans les infrastructures numériques, notamment les applications mobiles et les terminaux de paiement (Point-of-Sale), a favorisé l’inclusion financière et l’efficacité transactionnelle. En 2024, les transactions PoS ont bondi de 81 %, représentant ₦19,4 trillions, illustrant un changement marqué dans les habitudes des consommateurs et une diversification des sources de revenus pour les banques.
Des valorisations bancaires en pleine ascension
Le marché a été témoin de plusieurs mutations. En 2020, Zenith Bank et GTCO dominaient le secteur avec des valorisations aux alentours de ₦740 à ₦780 milliards. Trois ans plus tard, Zenith Bank franchit la barre symbolique du trillion. En mars 2025, GTCO occupe la première place avec une capitalisation de ₦1,99 trillion, suivi de près par Zenith Bank (₦1,87 trillion) et UBA (₦1,26 trillion). A noter la progression fulgurante de Fidelity Bank, qui a multiplié sa valeur par plus de 11 depuis 2021.
Les défis à relever pour pérenniser cette croissance
Malgré ces succès, le secteur bancaire nigérian doit faire face à plusieurs défis. Parmi eux, on retrouve les transactions échouées, les retards de règlement, et les coûts élevés des transactions. D’autres problématiques subsistent, comme le volume important de prêts non performants, l’accès limité au financement des PME, la nécessité d’améliorer la réglementation, ainsi que la menace grandissante des cyberattaques et les déficits d’infrastructures.
Face à ces enjeux, les banques nigérianes intensifient leur expansion à l’échelle africaine, renforçant leur influence régionale par le biais de collaborations stratégiques avec les fintechs. Cette synergie leur permet d’améliorer les services offerts et de conforter leur position dans un écosystème financier en pleine mutation.
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