Huawei mise sur son GPU 910C pour concurrencer Nvidia sur le marché chinois

**Huawei accélère la production de son GPU 910C en réponse aux restrictions américaines**

Huawei, géant chinois des technologies, s’apprête à intensifier la livraison de son GPU Ascend 910C destiné au marché chinois, marquant un tournant dans l’approvisionnement mondial des composants pour l’intelligence artificielle (IA). Cette initiative intervient dans un contexte de renforcement des contrôles américains sur l’exportation de puces avancées, notamment les GPU Nvidia H20, fortement utilisés pour le calcul haute performance en IA.

Ces contrôles imposent à Nvidia, ainsi qu’à d’autres géants comme AMD et Intel, d’obtenir des licences spéciales pour vendre leurs puces aux entreprises chinoises. En réponse, Huawei propose le 910C, un accélérateur combinant deux puces 910B en un seul module, comme alternative nationale pour pallier cette contrainte.

**Performances et défis technologiques du GPU 910C**

Si le GPU 910C de Huawei affiche une puissance de 512 Tflops en FP16, ses performances restent néanmoins en retrait par rapport aux derniers modèles de Nvidia. Par exemple, les accélérateurs B200 Blackwell et B300 Blackwell Ultra de Nvidia offrent respectivement 2,25 et 3,75 Pflops en FP16. Même les générations précédentes de Nvidia, comme les GPU Hopper (A100, H100), dépassent encore le 910C en puissance brute.

Cette différence s’explique notamment par la gravure utilisée. Le 910C est produit avec un procédé de 7 nm (N+2) par SMIC, alors que Nvidia profite de technologies plus avancées à 4 nm via TSMC et dispose également de mémoire HBM3/3E, absente sur le GPU chinois. De plus, l’écosystème logiciel autour du 910C est moins développé, ce qui peut complexifier son intégration et limiter son adoption hors de Chine.

Malgré ces limites, Huawei prévoit déjà un modèle successor, le GPU Ascend 920, gravé en 5 nm avec mémoire HBM3, visant une puissance de 1,02 Pflops en FP16, signe d’une volonté de rattrapage technologique.

**Une alternative stratégique pour les entreprises chinoises et internationales**

Face aux restrictions et tensions géopolitiques croissantes, le GPU 910C représente une solution viable pour les entreprises opérant en Chine ou dépendantes de fournisseurs chinois. Bien que la formation des modèles IA sur cette puce puisse être plus longue, le compromis entre performance et indépendance technologique est jugé acceptable.

L’adoption de cette puce illustre aussi un soutien à l’écosystème d’innovation local, notamment avec des modèles d’IA générative chinois moins gourmands en ressources comme DeepSeek. Pour les firmes internationales, cela implique une gestion plus complexe des architectures technologiques, avec parfois l’usage de systèmes hybrides combinant outils occidentaux et plateformes chinoises.

**Perspectives et enjeux futurs**

Le principal défi pour Huawei reste la transition vers des technologies de fabrication plus avancées, notamment le passage à 5 nm ou moins. L’accès limité aux équipements de pointe, notamment les machines EUV d’ASML, ralentit cette évolution, mettant en lumière la complexité d’une autonomie complète dans les technologies de pointe.

Toutefois, la Chine mise sur une stratégie à long terme pour construire un écosystème d’IA complet, associant matériel (Huawei Ascend), mémoire (CXMT) et logiciels, afin de réduire sa dépendance aux technologies étrangères.

Cette dynamique pourrait bouleverser les chaînes d’approvisionnement mondiales, surtout dans les secteurs du cloud, des télécommunications et de l’intelligence artificielle, tout en imposant aux entreprises une réflexion approfondie sur leur stratégie fournisseur et leurs choix technologiques.

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