Comment l’Intelligence Artificielle peut révolutionner la gestion de la dette technique en entreprise
La dette technique est un défi majeur auquel sont confrontées de nombreuses entreprises. Elle se manifeste par l’accumulation de solutions temporaires ou de raccourcis pris pour respecter des délais de livraison, au détriment de la performance, de la scalabilité et de la résilience des systèmes informatiques. Selon une estimation du Consortium for Information and Software Quality, cette dette technique représenterait plus de 1,52 trillion de dollars rien qu’aux États-Unis.
Une problématique lourde et persistante
Pour beaucoup, la dette technique ressemble à un poids lourd durci dans leurs infrastructures depuis des décennies. Les tentatives classiques de réduction consistent souvent à remplacer les systèmes anciens par des technologies modernes, sans changer fondamentalement les méthodes de travail : un simple changement de base de code ou un transfert vers le cloud. Cette approche montre ses limites, notamment à cause d’une inertie importante due à des plans d’incitation mal ajustés et à une vision trop limitée de la problématique.
L’intelligence artificielle, une solution innovante
Un rapport récent, fruit d’une enquête menée auprès de 800 dirigeants par HFS Research et Publicis Sapient, met en lumière le potentiel de l’Intelligence Artificielle (IA) pour venir à bout de cette accumulation. 80 % des cadres sondés estiment que l’IA peut être le « marteau-piqueur » nécessaire pour moderniser leurs systèmes et réduire la dette technique.
L’approche proposée va bien au-delà d’un simple déploiement rapide de nouvelles technologies. Il s’agit plutôt d’une transformation en profondeur, repensant les systèmes d’information non comme un problème d’ingénierie, mais comme un défi de conception. L’IA doit être intégrée dès la base, en réarchitecturant les flux de travail, les modèles de données et la gouvernance, pour permettre une automatisation intelligente des décisions et une capacité d’adaptation continue.
Défis et ambitions pour l’avenir
Malgré cet optimisme, les entreprises ne sont pas encore toutes prêtes à relever le défi. Plus de la moitié des dirigeants déclarent manquer des talents, des données adaptées ou des capacités de gouvernance nécessaires à une adoption réussie de l’IA. Par ailleurs, 39 % mettent en avant des préoccupations éthiques et réglementaires, et 41 % rencontrent des difficultés d’intégration avec leurs systèmes hérités.
Une recommandation clé du rapport est de ne plus se contenter de gérer la dette technique, mais de la démolir activement. En appliquant les mêmes principes que pour la dette financière – c’est-à-dire en la suivant, en la priorisant et en la remboursant avec rigueur –, les entreprises peuvent éviter de masquer leurs problèmes sous une couche d’automatisation superficielle.
Finalement, l’Intelligence Artificielle apparaît comme un levier puissant. En analysant, reconfigurant et éliminant les systèmes qui ralentissent le plus l’activité, l’IA offre une opportunité unique de repenser le fonctionnement des entreprises, avec une architecture pensée pour apprendre et s’adapter en permanence.
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