L’impact croissant de l’IA sur l’embauche des diplômés en technologie
Le débat autour de l’automatisation par l’Intelligence Artificielle (IA) et son impact sur l’emploi humain s’intensifie. Une étude récente du World Economic Forum souligne que 40% des employeurs prévoient de réduire leurs effectifs dans les secteurs où l’IA peut automatiser certaines tâches.
Une diminution significative des recrutements chez les nouveaux diplômés
Les chercheurs de SignalFire, un cabinet de capital-risque axé sur les données, ont observé une baisse nette dans l’embauche des jeunes diplômés en 2024, notamment dans les grandes entreprises technologiques. Selon leur rapport, les recrutements de nouveaux diplômés par les 15 plus grandes entreprises tech ont diminué de 25% en un an, tandis que les startups ont réduit ce type d’embauche de 11%. Ces chiffres se traduisent par plusieurs milliers d’emplois en moins.
Si d’autres facteurs peuvent aussi expliquer ce repli, Asher Bantock, responsable de la recherche chez SignalFire, estime que l’IA joue un rôle majeur. Les postes d’entrée de gamme, souvent composés de tâches routinières, sont particulièrement vulnérables à l’automatisation par les outils d’IA générative.
Les compétences en IA, un atout indispensable
Les capacités avancées de l’IA à coder, déboguer, effectuer des recherches financières ou installer des logiciels pourraient réduire considérablement le besoin en humains pour ces fonctions. Par exemple, Gabe Stengel, fondateur d’une startup d’analyse financière basée sur l’IA, explique que son outil remplace pratiquement tout le travail d’analyse qu’il réalisait auparavant chez une grande banque d’investissement.
De plus, des grandes banques comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley envisagent de diminuer drastiquement les embauches de juniors, anticipant que les tâches moins exigeantes grâce à l’IA ne justifient plus autant de personnels ou des salaires élevés.
Une hausse des recrutements pour les profils expérimentés
Malgré cette menace pour les emplois peu qualifiés, la demande pour des profils expérimentés ne cesse de croître. SignalFire relève qu’en 2024, les grands groupes tech ont augmenté leurs recrutements de 27% pour les professionnels ayant entre deux et cinq ans d’expérience, et les startups ont embauché 14% de plus dans cette catégorie.
Ce phénomène crée un paradoxe : les jeunes diplômés peinent à trouver un emploi sans expérience, tandis qu’ils ne peuvent pas acquérir cette expérience sans être recrutés. Heather Doshay, partenaire de talent chez SignalFire, souligne que ce défi est accentué par l’émergence de l’IA.
Son conseil aux jeunes diplômés est clair : maîtriser les outils d’IA. « L’IA ne vous remplacera pas si vous êtes celui qui sait le mieux l’utiliser », affirme-t-elle.
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