Cape Verde : la petite nation insulaire qui mise sur la tech pour défier l’Afrique de l’Ouest
Sur la côte atlantique de l’Afrique, Cape Verde fait un pari audacieux : celui de devenir un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique de l’Ouest malgré une population modeste et un marché national réduit. Au cœur de cette ambition, le TechPark CV, un parc technologique de 45 millions de dollars installé aux abords de Praia, est pensé comme un tremplin pour les startups et un aimant à investissements internationaux.
Une stratégie numérique ambitieuse
Pour un pays dont le budget national est inférieur à un milliard de dollars, cette injection financière est particulièrement ambitieuse. Pedro Lopes, Secrétaire d’État à l’Économie numérique, souligne que Cape Verde ne se contente pas de suivre la tendance régionale, il veut la redéfinir. L’État a investi plus de 100 millions de dollars dans l’infrastructure numérique, incluant des câbles sous-marins et plus de 14 000 km de fibre optique pour connecter l’ensemble des îles.
Capitaliser sur la jeunesse et la diaspora
Lopes, à seulement 31 ans, incarne cette dynamique jeune et innovante. Le pays mise sur la formation en codage, l’enseignement de l’anglais technique et la mobilisation de sa diaspora pour créer un vivier de talents capable d’alimenter un écosystème technologique vibrant. Cette dernière joue un rôle crucial, car la nation espère rapatrier ses jeunes diplômés expatriés en Afrique, en Europe et aux Amériques.
Un écosystème en émergence et un marché agile
Le secteur des startups à Cape Verde est encore naissant, avec environ 100 entreprises enregistrées dans des domaines comme le logiciel, l’e-commerce, le marketing digital ou l’edtech. À l’inverse des mastodontes nigérians ou ghanéens, ce petit marché permet à Cape Verde d’avancer plus vite, grâce à sa gouvernance stable et des réglementations simplifiées, notamment au sein du TechPark CV qui offre des incitations fiscales et des règles adaptées à l’innovation.
Infrastructures et partenariats stratégiques
L’île utilise ses forces uniques : sa stabilité politique et son emplacement stratégique pour attirer des partenaires internationaux comme Microsoft, Starlink et la Banque africaine de développement. Ces alliances apportent financement, soutien technologique et crédibilité au projet. Par exemple, la connexion Starlink facilite l’accès internet dans les zones difficiles à câbler.
Des défis à relever
Malgré un taux de pénétration internet parmi les plus élevés de la région (75%), des défis subsistent : le chômage des jeunes, la taille réduite du marché intérieur, et l’accès au capital-risque restent des obstacles. La question de l’impact social est aussi centrale, avec une volonté affirmée de ne laisser personne de côté en favorisant l’inclusion numérique sur toutes les îles.
Une vision pour l’Afrique
Au-delà de ses frontières, Cape Verde espère servir de laboratoire africain pour innover, tester et exporter des idées numériques. Comme le dit Pedro Lopes : « Nous voulons montrer que l’Afrique peut aussi créer des idées, pas seulement les importer« . Avec une politique résolument tournée vers l’avenir, une jeunesse dynamique, et un cadre propice à l’innovation, cette petite nation pourrait bien redéfinir le visage de la tech en Afrique de l’Ouest.
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