Absci franchit une étape historique : un médicament conçu par IA testé chez l’homme

Première mondiale : un médicament conçu par intelligence artificielle entre en essais cliniques humains

L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans la recherche pharmaceutique gagne du terrain, mais jusqu’à présent aucun médicament développé intégralement par IA n’avait passé avec succès la barrière réglementaire. C’est désormais un tournant majeur : la startup américaine Absci vient d’annoncer le début d’un essai clinique de phase I pour un traitement de la maladie inflammatoire de l’intestin (MII), entièrement conçu via l’IA générative.

Un essai clinique de phase I inédit

Située à Vancouver, dans l’État de Washington, Absci a administré pour la première fois aux volontaires sains des doses de son médicament nommé ABS-101. Cette phase I vise à vérifier la sécurité du médicament et son absence d’effets secondaires majeurs, une étape obligatoire pour toute nouvelle thérapie avant d’envisager une utilisation plus large.

« Ce passage en stade clinique est un jalon majeur pour nous », explique Sean McClain, fondateur et PDG d’Absci. Grâce à l’IA, ABS-101 a été développé puis amené à l’essai humain en seulement 24 mois, contre environ 5 ans et un coût nettement supérieur habituellement.

Des gains de temps et de coûts spectaculaires grâce à l’IA

Le développement classique d’un médicament demande en moyenne 10 ans et près de 3 milliards de dollars. Avec Absci, le recours à l’IA a permis de réduire ce délai de moitié et de limiter les dépenses à 15 millions de dollars pour ce candidat médicamenteux innovant.

La technologie d’Absci combine des outils d’IA générative pour concevoir des anticorps sur mesure ainsi qu’un laboratoire propre pour valider ces modèles in vitro. « Nous créons un anticorps conçu par ordinateur capable de se fixer sur des protéines cibles impliquées dans des maladies auto-immunes », précise McClain.

Vers une nouvelle approche plus efficace et mieux tolérée

L’anticorps ABS-101 cible la protéine TL1A, associée à diverses inflammations auto-immunes. Cette création par IA ambitionne non seulement d’être efficace, mais aussi d’éviter un problème fréquent des traitements biologiques : la production d’anticorps anti-médicament qui réduisent leur efficacité.

« Nous avons optimisé le médicament pour minimiser le risque d’immunogénicité, donc une meilleure tolérance sur le long terme », détaille Christian Stegmann, responsable du développement clinique chez Absci.

Autre innovation, l’administration se fait par injection sous-cutanée dès la phase I, plutôt que par perfusion intraveineuse classique. Ceci correspond plus étroitement au mode d’emploi final souhaité par les patients, ce qui accélérera les étapes cliniques à venir.

Des perspectives prometteuses pour l’avenir

Les données intermédiaires de la phase I sont attendues d’ici la fin 2025, et devraient déjà permettre à Absci de préparer la phase II, où l’efficacité du médicament sera pleinement évaluée.

Au-delà d’ABS-101, la société travaille sur d’autres candidats issus de l’IA, notamment un traitement contre la perte de cheveux et l’endométriose, prévus pour entrer en essais cliniques dès l’an prochain.

Alors que la majorité des médicaments échouent dans le développement classique, cette avancée signale un potentiel révolutionnaire pour l’IA dans la découverte et la mise sur le marché de nouvelles thérapies plus rapidement et à moindre coût.

👉 Source ici

A lire ensuite