General Fusion : défis et ambitions d’une startup canadienne en fusion nucléaire

General Fusion : défis et ambitions d’une startup canadienne en fusion nucléaire

La startup canadienne General Fusion, acteur clé dans la course à l’énergie de fusion commerciale, vient de réduire ses effectifs d’au moins 25 %. Cette décision survient quelques jours seulement après avoir franchi une étape importante avec son nouveau dispositif de démonstration, le LM26. Pourtant, malgré cette avancée technique, l’entreprise fait face à une pénurie de financements dans un contexte économique et politique incertain.

Une technologie innovante mais coûteuse

Fondée il y a 23 ans, General Fusion se distingue par une approche originale de la fusion nucléaire. Contrairement à la majorité des startups du secteur qui misent sur le confinement magnétique ou inertiel, General Fusion utilise des pistons actionnés par de la vapeur pour comprimer le plasma nécessaire à la fusion. Cette méthode rappelle des tentatives passées, notamment celles de la Marine américaine dans les années 1970, qui n’avaient pas abouti. L’entreprise mise aujourd’hui sur les avancées informatiques pour résoudre les problèmes de synchronisation qui avaient freiné ces premiers essais.

Le LM26, leur dernier prototype, a réussi à comprimer du plasma, une condition indispensable pour que la fusion ait lieu. Néanmoins, l’entreprise doit encore démontrer que cette technologie peut atteindre le seuil scientifique de rentabilité, étape essentielle avant d’envisager une production d’énergie commercialement viable.

Des enjeux financiers majeurs

Malgré un capital levé à hauteur de 440 millions de dollars, incluant des investisseurs prestigieux comme Jeff Bezos et Temasek, les besoins financiers de General Fusion restent colossaux. Le PDG, Greg Twiney, a exprimé ses inquiétudes dans une lettre ouverte, évoquant la difficulté à obtenir des fonds dans un climat politique et économique instable. Cette situation a conduit à une réduction significative des effectifs, une mesure douloureuse mais nécessaire pour la survie de la startup.

Sur le marché, leur financement reste modeste comparé à leurs concurrents : Commonwealth Fusion Systems a ainsi réuni plus de 2 milliards de dollars, Helion plus d’un milliard, et Pacific Fusion a levé 900 millions lors d’une seule levée de fonds. Ce différentiel souligne les défis auxquels General Fusion est confrontée pour rester compétitive.

La voie vers la fusion commerciale demeure semée d’embûches

À ce jour, un seul réacteur a atteint ce que l’on appelle le break-even scientifique, un seuil où l’énergie produite égale l’énergie consommée. Toutefois, pour que la fusion devienne une source d’énergie viable commercialement, ce rendement doit être multiplié par plusieurs dizaines. Ces étapes requièrent des investissements considérables et une maîtrise technologique pointue.

Pour General Fusion, l’enjeu est double : non seulement prouver que sa technologie est fonctionnelle, mais aussi convaincre rapidement de nouveaux investisseurs pour poursuivre ses travaux. Dans un secteur où la compétition est intense et les montants en jeu gigantesques, la course vers la fusion commerciale n’est pas encore gagnée.

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