**Cluely, une startup d’intelligence artificielle (IA), fait parler d’elle en proposant une application destinée à aider ses utilisateurs à tricher non seulement lors des examens, mais aussi pendant les entretiens d’embauche ou les appels commerciaux.**
Fondée par deux anciens étudiants de l’Université Columbia, Chungin “Roy” Lee et Neel Shanmuggan, Cluely a attiré une attention considérable, à la fois pour son innovation et la controverse qu’elle suscite. Malgré les critiques soulignant que cet outil fragilise la confiance dans les milieux professionnels et académiques, la startup a réussi à lever 5,3 millions de dollars en financement d’amorçage.
**Un outil pour ‘‘tricher en toute discrétion’’ pendant les entretiens**
Cluely propose un système d’assistance en temps réel qui reste invisible durant les échanges, même si l’entretien est filmé ou partagé à l’écran. L’application analyse simultanément l’audio et ce qui apparaît à l’écran pour générer rapidement des réponses adaptées. Elle s’adresse avant tout aux candidats lors d’entretiens d’embauche, mais aussi aux utilisateurs souhaitant améliorer leurs performances lors de réunions ou de ventes.
Avant Cluely, Lee avait créé Interview Coder, un autre outil d’IA générative visant à assister furtivement lors des entretiens techniques, en offrant des solutions de code instantanées. Cette expérience a servi de base pour développer Cluely, avec une ambition plus large.
**Entre innovation technologique et éthique en question**
Les créateurs de Cluely défendent leur produit en le comparant à des outils largement acceptés, comme la calculatrice ou le correcteur orthographique. L’application serait un moyen de renforcer la collaboration entre humains et intelligence artificielle, et d’améliorer les compétences de communication rapidement.
Pourtant, les opposants soulignent que cet usage banalise la tromperie et porte atteinte à l’intégrité personnelle et professionnelle. Cette critique soulève des questions d’éthique importantes, au cœur des débats sur l’utilisation responsable des technologies d’IA.
**Des limites techniques qui remettent en cause sa fiabilité**
D’après plusieurs retours d’utilisateurs, Cluely souffre de quelques failles, notamment des temps de latence de 5 à 10 secondes dans la transmission des réponses, ainsi que des hallucinations, c’est-à-dire des propositions d’informations erronées ou inventées. Ces défauts peuvent s’avérer problématiques dans un contexte d’entretien où la réactivité est cruciale.
Face à ces critiques, Roy Lee a reconnu les lacunes sur son compte LinkedIn, annonçant que des améliorations majeures sont déployées constamment pour optimiser le fonctionnement de l’application.
**Quand le financement prime sur l’éthique**
Le fait que Cluely ait pu lever une somme importante en dépit de la controverse illustre un phénomène où l’appât du gain peut parfois surpasser les préoccupations morales. Le succès financier de cet outil révèle une fracture entre innovation technologique et respect des valeurs éthiques, un défi majeur à relever dans l’ère actuelle de l’IA.
**Cluely soulève donc un débat complexe : comment concilier progrès technologique et intégrité personnelle ?**
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