Les risques juridiques cachés de l’IA générative et comment les maîtriser
L’utilisation de l’intelligence artificielle générative (IA générative ou GenAI) se généralise rapidement dans de nombreux secteurs. Pourtant, cette adoption massive s’accompagne d’une multitude de risques, notamment en matière de sécurité et de protection des données. Au-delà de ces risques immédiats, l’IA générative peut également engendrer des biais, des erreurs, voire des hallucinations technologiques qui exposent les entreprises à des responsabilités juridiques imprévues.
Identifier les risques spécifiques à chaque usage
Comme le souligne Robert W. Taylor, avocat spécialisé en droit technologique, les risques liés à l’IA ne sont pas universels mais varient grandement selon les cas d’usage et évoluent tout au long du cycle de vie de la solution. Par exemple, un chatbot déployé en service client et un outil d’aide au recrutement n’ont pas le même profil de risques. Comprendre ces différences est essentiel pour anticiper les conséquences juridiques possibles.
Une évaluation juridique globale et personnalisée
Pour maîtriser ces risques, les entreprises doivent réaliser une évaluation légale approfondie de leurs solutions IA, en collaboration avec des experts qui comprennent autant la technologie que le droit. Cette analyse permet d’identifier précisément les dangers spécifiques au contexte, puis d’élaborer des stratégies de mitigation adaptées, telles que :
- la mise à jour des contrats clients pour clarifier les responsabilités en cas de problème lié à l’IA ;
- l’affichage clair de la nature générée par IA des contenus dans les interfaces utilisateurs ;
- la mise en place d’une surveillance humaine appropriée, notamment pour détecter des erreurs ou hallucinations de l’IA.
L’exemple récent d’Air Canada, condamnée pour un chatbot ayant induit un client en erreur, illustre parfaitement l’importance d’un contrôle humain même a posteriori.
Les dangers cachés dans des cas d’usage courants
Parmi les cas à risque élevé, les solutions IA dans le domaine des ressources humaines sont particulièrement sensibles. Par exemple, un chatbot fournissant des informations erronées sur les dates d’ouverture d’une inscription peut causer des préjudices importants, comme la perte d’une assurance santé. Par ailleurs, l’usage d’IA pour filtrer des candidatures peut involontairement perpétuer des biais discriminatoires, même sans traitement direct des données personnelles sensibles. C’est ce que démontre l’exemple d’un système défavorisant injustement des candidats issus d’une université principalement fréquentée par une minorité ethnique.
Responsabilités des développeurs et des utilisateurs
Les risques juridiques touchent tant les développeurs que les utilisateurs finaux d’IA. Plusieurs recours ont déjà été engagés, comme contre Patagonia pour absence d’information sur l’écoute de ses appels client par une IA tierce, ou encore contre des chatbots générant des fausses informations. Face à cette montée des litiges, il est crucial pour toutes les parties d’adopter une démarche proactive de conformité et de transparence.
Perspectives d’avenir et vigilance accrue
Alors que des technologies nouvelles comme DeepSeek émergent, la prudence s’impose, notamment en raison des enjeux de confidentialité et des enquêtes en cours dans plusieurs juridictions. Il est essentiel pour les entreprises de rester informées et accompagnées par des experts pour naviguer sereinement dans cet environnement juridique en pleine évolution.
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