Google Chrome, le navigateur le plus gourmand en données personnelles en 2025
En avril 2025, près de 66 % des internautes utilisent Google Chrome pour naviguer sur le web. Cette suprématie soulève des questions légitimes sur la collecte des données personnelles, au cœur d’une étude récente réalisée par Surfshark, un fournisseur de VPN, qui révèle que Chrome collecte 20 types différents de données sur les terminaux. Cette quantité dépasse largement celle de ses concurrents, Bing collectant 12 types, et Safari 8.
Des données variées et sensibles
Chrome ne se contente pas des données basiques : il récolte des informations telles que les données de contact, financières (numéros de carte, coordonnées bancaires), localisation, historique de navigation, contenu utilisateur, identifiants et diagnostics techniques. Il est notamment le seul à collecter des informations financières détaillées et à accéder à la liste des contacts depuis le téléphone ou le carnet d’adresses, ce qui n’est pas le cas des autres navigateurs qui collectent en moyenne six types de données.
Des pratiques contrastées en matière de vie privée
La collecte des données de localisation diffère également : environ 40 % des navigateurs analysés captent cette information, mais avec des niveaux de précision variés. Tandis que Safari, Chrome et Opera n’obtiennent qu’une localisation approximative, Bing collecte des localisations précises. 60 % des navigateurs n’en collectent aucune, ce qui questionne l’utilité réelle de ces données pour le fonctionnement d’un navigateur.
Concernant la publicité, seuls Opera, Bing et Pi Browser pratiquent un suivi individualisé des utilisateurs. À l’opposé, DuckDuckGo et Firefox se distinguent par un minimum de collecte, évitant les données les plus sensibles. Ces différences de pratiques s’inscrivent dans un marché dominé par quelques acteurs, notamment Chrome et Safari qui totalisent 90 % des parts sur les appareils Apple.
La vie privée sur mobile : un compromis délicat
Selon Andrew Cornwall, analyste chez Forrester, les téléphones mobiles ne sont pas des alliés fiables pour la vie privée. Android et iOS collectent de nombreuses données, chacune selon un modèle économique distinct. Les utilisateurs échangent souvent leur confidentialité contre la commodité, appréciant la mémoire automatique des mots de passe ou des données de cartes bancaires via Chrome, sans réaliser l’ampleur des informations recueillies.
Les données, monnaie d’échange des navigateurs
Safayat Moahamad de l’Info-Tech Research Group met en lumière l’importance stratégique de ces données. Plus elles sont détaillées, plus elles permettent aux entreprises de personnaliser services, optimiser la publicité ciblée et affiner leur compréhension des comportements utilisateurs pour orienter leurs décisions commerciales.
Malgré l’existence de réglementations comme le RGPD, la collecte massive et parfois opacifiée de données persiste. Des failles juridiques et des pratiques trompeuses dans les consentements posent problème, même si des lois plus strictes voient le jour pour rétablir un contrôle effectif des utilisateurs.
Les failles de sécurité amplifient les risques
Les cookies de session, indispensables pour rester connecté, sont aussi une porte d’entrée pour les cyberattaquants. Plus de 17 milliards ont été compromis, exposant les utilisateurs à des risques majeurs, malgré l’usage de systèmes comme la double authentification (2FA).
Pour Andrew Cornwall, il n’existe pas de solution miracle technique, seulement des mesures d’atténuation. Supprimer les cookies, désactiver la localisation ou réinitialiser les identifiants publicitaires peut limiter l’exposition, mais les géants comme Apple et Google conservent toujours le contrôle de l’identifiant matériel des appareils.
La protection des données reste un combat complexe entre innovation, usage quotidien et respect de la vie privée. La vigilance des utilisateurs et des régulateurs est plus que jamais nécessaire.
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